Journées d’études
Les 20 et 21 juin derniers, les chercheurs et les partenaires du projet de développement de partenariat Nouveaux regards sur l’occupation du continent nord-américain par la population canadienne-française, 1760-1914 (CRSH 890-2015) ont tenu à l’Université de Saint-Boniface des journées d’étude qui constituaient le bilan du travail accompli lors des deux dernières années. Les dix-sept communications présentées ont illustré la richesse et la diversité des approches utilisées par les membres de l’équipe. Elles ont également fait ressortir l’articulation entre les échelles continentale, régionale et locale des migrations canadiennes-françaises. Les communications constituaient la première version des chapitres de l’ouvrage collectif Déploiements canadiens-français en Amérique du Nord (1760-1930) qui paraîtra aux Presses de l’Université d’Ottawa dans la prestigieuse collection « Mercure » du Musée canadien de l’histoire.
Les journées d’étude ont été précédées, le 19 juin, par une activité patrimoniale à la Société historique de Saint-Boniface, partenaire du projet de développement de partenariat. Elles ont été suivies, le 22 juin, par une séance de travail pour planifier la suite du projet.
À l’automne 2017, le chercheur principal, Yves Frenette, professeur à l’Université de Saint-Boniface et titulaire de la Chaire sur les migrations, les transferts et les communautés francophones a prononcé au Musée canadien pour les droits de la personne une série de conférences publiques intitulée Les migrations francophones dans les Amériques, 17e-21e siècles. Les douze conférences, qui faisaient aussi office de cours d’histoire de troisième année pour les étudiants de l’Université de Saint-Boniface, peuvent être visionnées à l’adresse ci-dessous. Bonne écoute! https://ustboniface.ca/crc-mtcf/serie-mfa.
Félicitations à Marie-Eve Harton, stagiaire postdoctorale au sein de la Chaire de recherche du Canada de niveau 1 sur les migrations, les transferts et les communautés francophones à l’Université de Saint-Boniface, qui a obtenu une bourse de recherche du Fonds de recherche du Québec – Société et culture pour son projet intitulé Diversité, intégration et nuptialité en contexte migratoire: les Canadiens français en Nouvelle-Angleterre entre 1880 et 1940. Ce projet est co-supervisé par Yves Frenette (Université de Saint-Boniface) et Danielle Gauvreau, (Université Concordia) et réalisé en collaboration avec plusieurs co-chercheurs du projet de développement de partenariat Déploiements canadiens-français en Amérique du Nord, 1760-1914.
La 96e réunion annuelle de la Société historique du Canada (SHC) tenue à l’Université Ryerson fut l’occasion d’échanger sur les nouvelles avenues de recherche sur les migrations continentales des Canadiens français entre 1850 et 1960. Quelques chercheurs associés au projet y ont présenté certaines méthodes développées pour l’étude du déploiement de la population canadienne-française à l’échelle nord-américaine. Le très grand potentiel du fichier de population BALSAC fut mis en avant-plan durant cette séance : Hélène Vézina et Ève-Marie Lavoie ont illustré que ce fichier est un très bon outil pour le repérage des francophones hors Québec dans les généalogies québécoises, Marc Tremblay a de son côté identifié les ancêtres franco-américains dans les généalogies régionales contemporaines du Québec et Marie-Eve Harton et Jean-Sébastien Bournival ont présenté le profil géographique et généalogique des migrants canadiens-français à Manchester (New Hampshire) en 1880 à partir du jumelage des données censitaires américaines et du fichier BALSAC. Par ailleurs, Yves Frenette et John Willis ont présenté les résultats de leurs recherches sur les ouvriers canadiens-français de la construction du capitole de Saint Paul (Minnesota) entre 1896 et 1907.
Plusieurs de nos chercheurs ont également participé au congrès annuel de l’Association canadienne des géographes (ACG) qui a eu lieu à l’Université York du 29 mai au 2 juin 2017 en y présentant des communications dans le cadre de la séance intitulée Migrations canadiennes-françaises en Amérique du Nord (1850-1960) : nouvelles perspectives sur des défis anciens et durables. Marie-Eve Harton, Léon Robichaud et Gabrielle Thériault ont illustré le potentiel analytique d’un tout nouveau corpus de données censitaires géoréférencées pour l’étude des Canadiens français habitant à Manchester (New Hampshire). Étienne Rivard s’est penché sur le cas des Métis, des Canadiens français et des vagues migratoires au Manitoba à la fin du 19e siècle et Marc St-Hilaire a scruté les caractéristiques des Canadiens français établis à Québec après avoir vécu aux États-Unis (1852-1911).
de Marie-Eve Harton
Le 17 janvier dernier a eu lieu au Département de sociologie de l’Université Laval la soutenance de thèse de Marie-Eve Harton. Intitulée Familles, communautés et industrialisation en Amérique du Nord. La reproduction familiale canadienne-française dans les villes de Québec et de Manchester (New Hampshire), 1880-1911, la thèse suggère que la migration et les ressorts de l’industrialisation ont constitué des vecteurs de changement social au tournant du XXe siècle par le biais de la diversification des comportements de fécondité canadiens-français à l’échelle nord-américaine. Plus spécifiquement, elle illustre, à partir de l’étude approfondie de deux milieux urbains contrastés, les différentes formes de l’articulation entre les modes de production et de reproduction au moyen d’une analyse différentielle des rapports de genre et de génération au sein des ménages. La thèse fut réalisée sous la supervision de Richard Marcoux (Département de sociologie, Université Laval) et de Lisa Dillon (Département de démographie, Université de Montréal). Marie-Eve est présentement stagiaire postdoctorale à la Chaire de recherche du Canada sur les migrations, les transferts et les communautés francophones et coordonnatrice du projet Déploiements canadiens-français en Amérique du Nord, 1760-1914.
Lors du 69e congrès de l’Institut d’histoire de l’Amérique française (IHAF) dont les activités se sont déroulées à Chicoutimi les 7, 8 et 9 octobre dernier, la Chaire de recherche du Canada de niveau 1 sur les migrations, les transferts et les communautés francophones a organisé une séance autour du thème des migrations francophones en Amérique du Nord. Présidée par Yves Frenette, la séance offrit un vaste tour d’horizon spatio-temporel du fait francophone sur le continent avec les communications de Guillaume Teasdale (Université de Windsor), Carlos Aparicio (Universidad Autónoma de Nuevo León, Mexique) et Étienne Rivard (Université de Saint-Boniface) et Patrick Lacroix (University of New Hampshire). À partir de ses travaux de doctorat, Marie-Eve Harton présenta une conférence ayant pour titre École, travail et famille : les rôles des filles et des garçons et leur influence sur les comportements de fécondité chez les Canadiennes françaises des villes de Québec et de Manchester au tournant du XXe siècle où elle mit en évidence l’influence différenciée selon le genre de la présence d’enfants âgés entre 13 et 15 ans au sein des ménages sur les comportements reproducteurs canadiens-français en contexte industriel.
Pour souligner son 55e anniversaire, la Société de généalogie de Québec fut l’hôte du congrès 2016 de la Fédération québécoise des sociétés de généalogie du 30 septembre au 2 octobre dernier. Sous le titre Mouvements collectifs, destinées familiales: migrations canadiennes-françaises au Canada (1830-1930), le congrès débuta avec la conférence d’ouverture d’Hélène Vézina intitulée Le fichier BALSAC et l’étude des migrations interrégionales au Québec au sein de laquelle fut présenté un bilan des travaux réalisés sur les comportements migratoires au Québec à partir du fichier de données BALSAC ainsi qu’un aperçu des développements en cours qui offriront de nouvelles avenues de recherche sur la mobilité des Canadiens français au Québec et à l’échelle continentale. Marc St-Hilaire et Yves Frenette comptèrent également parmi les conférenciers invités et présentèrent respectivement deux conférences sur les migrations et le peuplement au Saguenay-Lac-Saint-Jean (1838-1939) et sur la Prairie canadienne (1760-1960).